Transport solide

Le sable, une composante naturelle du lit

Un cours d’eau a deux principales fonctions : assurer l’écoulement des eaux et le déplacement des sédiments (graviers, sables) vers l’aval. Selon les rivières, la quantité de sédiments transportée se compte en dizaines de milliers de tonnes par an.
Les apports de sable et les débits ne sont pas constants dans le temps.
Ils fluctuent en fonction des saisons. Le lit de la rivière s’ajuste donc continuellement : il se déplace, des chenaux se forment et changent de position, des bancs de sables apparaissent et disparaissent. Donc un cours d’eau avec du sable est signe d’un bon fonctionnement.

L’extraction du sable, une pratique dommageable pour le fleuve

L’extraction de matériaux alluvionnaires dans le lit mineur a été une pratique ancienne. Après 1945, la forte croissance, le besoin de reconstruction, ont accru de manière inconsidérée les prélèvements dans les cours d’eau. La mécanisation des techniques
d’extraction a bien évidemment accéléré le processus.
Il a été retiré plus de sable que la Loire pouvait en transporter. Ce déficit de sédiments créé par les extractions massives a provoqué l’enfoncement du lit.
Cet enfoncement abaisse le niveau de la nappe phréatique et fragilise, voir
ruine les ouvrages d’art. On peut citer le pont Wilson à Tours qui s’effondre en 1978 en raison d’affouillement sous les piles du fait de la disparition du sable.

Plus de sable ? ou moins qu’autrefois ?

En comparaison à la période des extractions, il y a aujourd’hui plus de bancs de sable dans le lit. Le sable était alors extrait en continu, empêchant les bancs de sable de se former. Le lit de la Loire était maintenu dans cet état artificiel à cause des dragages.

En comparaison à la période avant les extractions massives, il n’y pas plus de bancs de sable dans le lit de la Loire.
Un autre phénomène renforce l’idée qu’il y a plus de sable : l’enfoncement du chenal principal fait que les bancs de sable et les îles sont moins souvent sous les eaux puisqu’il faut un niveau d’eau plus important pour les recouvrir et potentiellement ils sont plus souvent visibles. Ainsi il y a moins de sable mais on le voit plus.

Laisser le sable n’aggrave pas les inondations

La Loire transporte autant de sable qu’elle a d’énergie pour le transporter.
Par conséquent si nous lui retirons du sable elle va éroder les berges et creuser le lit pour retrouver la masse de sable nécessaire à dissiper son énergie. Cela a d’ailleurs été très caractéristique des années qui ont suivi les extractions massives avec des érosions record sur les berges de Loire par endroits.
Par ailleurs l’enfoncement du lit favorise le développement du sable sur les bancs. La végétation arbustive et arborée (saules, peupliers) s’installent sur les bancs plus souvent exondés et se fixent à l’aide des racines. Ces massifs de végétation forment
de véritable écran jusqu’à former des îles arborées qui limitent l’écoulement en cas de crue. Dans certains cas cela peut être très dommageable sur les traversées urbaines comme sur le val de Nevers ou le val de la Charité-sur-Loire.

Les bancs de sable participent à l’amélioration de la qualité de l’eau

Le sable permet l’autoépuration du fleuve : les bancs de sable jouent un
rôle de filtre et épure l’eau grâce à la faune et à la flore qui s’y développent, contribuant ainsi à améliorer sa qualité. La présence de sable est indispensable à l’écosystème global de la Loire.

À Nevers, l’eau potable est issue de l’eau de la Loire. Ainsi, plus la ressource est de bonne qualité, moins il y a besoin de traitement pour la rendre potable.

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